
Et voilà. C’est arrivé. Je pourrai cocher la case “Covid” sur la liste de mes expériences 2020. Un mois après les premiers symptômes, mon énergie est au plus bas, et j’ai beau me soigner et me reposer, rien n’y fait. Je ne récupère pas. Au début, j’ai accueilli avec sérénité ma période de repos total, j’en avais bien besoin.
Aujourd’hui, non seulement cet état de fatigue me frustre mais surtout, il commence à avoir un impact sur mon moral.
La réalité du solopreneuriat me rattrape.
Comment est-ce que mon business peut tourner si je ne suis pas présente ?
Eh bien… dans l’état actuel des choses, c’est simple : il ne peut pas.
Alors je fais au minimum, j’avise au jour le jour parce que je ne suis pas capable de réfléchir au-delà. Je reporte mes rendez-vous, j’ai mis en pause la préparation de mes projets 2021.
Et c’est dur.
Depuis 3 ans, j’expérimente le fait de tout porter seule, et de m’éclater dans cette liberté.
Quand tout va bien, que la santé n’est pas un obstacle, c’est “facile” de se sentir puissante, indépendante (enfin… facile… on va dire qu’il y a des challenges mais on peut mobiliser ses ressources pour les relever !).
Mais quand la machine se grippe (c’est le cas de le dire ! 😅), eh bien, que reste-t-il ? Des efforts qui coûtent, de l’amertume, du découragement.
Je suis habituée à faire face à mes émotions, mes doutes, mes peurs, … et j’ai les outils pour les comprendre, les accueillir, les dépasser (ou du moins, essayer !).
Mais l’épuisement physique et son impact sur le mental ? C’est nouveau et compliqué.
Parce que cette fois-ci, il ne s’agit pas de me prendre une semaine ou deux de vacances pour recharger les batteries.
Cette fois-ci, je dois faire avec un virus qui laisse des séquelles dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’elles peuvent durer plusieurs mois chez certain.e.s. Aurais-je récupéré ma forme d’ici 2 semaines, 3 mois, 6 mois ? Je ne sais pas.
Mais en attendant, j’ai une activité à faire tourner, des client.e.s à chouchouter, des projets à mener à bien.
Monologue intérieur vs conversation extérieure
Ces derniers jours, alors que je rouvre les inscriptions de La Bulle, je me sens démunie, vidée, désorientée.
Comment je vais faire pour parler de cette belle communauté, avec l’enthousiasme, l’amour et la joie qu’elle mérite ?
Comment je vais faire pour parler de ce concept qui prend tout son sens, en ces temps troublés ?
Comment je vais faire pour enrichir mon activité avec les nouveautés que j’avais prévues en 2021 ?
Pendant quelques jours, je me suis enfoncée dans un monologue intérieur morose, qui ne s’interrompait que quand je dormais, que j’écoutais de la musique, ou que je jetais mes pensées dans mon art journal. L’art, encore une fois, à ma rescousse.
Et puis, la semaine dernière, on a eu notre appel mensuel dans mon groupe de formation au Human Design. Et j’ai osé parler de mes difficultés. J’avais les mains qui tremblaient, la gorge nouée et les larmes aux yeux et j’espérais très fort que ça ne se voit pas à la caméra (vive la visio !).
Parce que si je sais demander de l’aide quand mon ordinateur buggue, quand il s’agit de mon état de santé mental ou physique, c’est plus difficile (hello Rate définie dans ma charte de Human Design !). Initialement, j’avais prévu de rester en caméra off, micro off. Je n’avais pas prévu de prendre la parole, je voulais me contenter d’écouter les autres, et pendant 2h, juste me laisser porter par leur énergie.
Et finalement, j’ai osé le faire : parler de mes peurs, de mes inquiétudes. C’est alors que ma formatrice, Jess, a posé cette délicieuse question : “Et si tu demandais de l’aide ?”
Et voilà, on y était.
Demander de l’aide.
Oser demander de l’aide.

Eh oui, le seul choix qu’on ait quand on n’en peut plus, quand on n’y arrive pas, c’est de sombrer ou de demander de l’aide.
J’ai choisi la deuxième option.
J’ai demandé de l’aide. Y compris à mes clientes. Oui, mes clientes.
Et si je me sens encore inconfortable, je me sens tellement soutenue et reconnaissante car les réponses à mon appel ont aussitôt été positives et enthousiastes.
Il est là, mon apprentissage du moment : demande et tu recevras ce dont tu as besoin. En l’occurrence, du soutien.
Alors, pourquoi est-ce que je te raconte ma vie dans cet article ?
Parce que je pense que je ne suis pas la seule.
A serrer les dents quand c’est trop dur.
A croire qu’elle doit tout gérer toute seule.
A penser qu’elle peut tenir le coup, envers et contre tout.
A attendre que ça passe, quand “attendre” rime avec “naufrage”.
(bon, en réalité, je n’ai pas attendu le naufrage, j’ai osé parler avant)
Et encore, quelle privilégiée je suis ! Même si le coronavirus m’affecte actuellement, un jour, ça passera.
J’ai une énoooorme pensée pour les personnes qui doivent vivre ce genre d’état (et bien bien pire même) toute leur vie, car atteintes de maladies chroniques.
J’ai l’immense chance d’avoir un mari qui assure parfaitement sur tous les fronts : depuis un mois, il s’occupe entièrement seul de la maison, de notre fils, et fait tout ce qui est en son pouvoir pour me soutenir au maximum. Y compris m’obliger à aller voir le médecin.
J’ai l’immense chance d’avoir une activité que j’adore et des conversations passionnantes avec mes client.e.s et les personnes qui me lisent. Je me sens nourrie, honorée et inspirée au quotidien.
J’ai l’immense chance d’avoir des amies merveilleuses et toujours disponibles.
Oui, la gratitude finit toujours par apparaître, à un moment donné. 😊
La période que nous vivons est compliquée.
Nous faisons tou.te.s comme nous pouvons.
Mais nous ne sommes pas obligé.e.s de faire seul.e.s.
Tu n’es pas obligé.e de faire seul.e.
Mais pour cela, encore faut-il avoir conscience de la deuxième étape du processus.
Accepter de recevoir

Après avoir formulé ma demande d’aide, après m’être montrée totalement vulnérable et m’être mise à nue, je me suis mise à me sentir mal à l’aise.
Avais-je bien fait ?
Serais-je comprise ?
Allais-je susciter de la pitié, là où je demandais un coup de pouce ?
Et puis… c’est pas très pro de demander de l’aide pour ce qui concerne mon entreprise, et ma communication en particulier. Après tout, c’est à moi de gérer tout ça.
C’est alors que les premières réponses, positives, soutenantes, sont arrivées.
Et là, j’ai réalisé une chose : oser demander était une chose.
Accepter de recevoir, c’était encore une autre histoire.
Accepter vraiment, pleinement. Pas du bout des lèvres, avec gêne.
Accepter vraiment, pleinement parce que j’avais été vraiment, pleinement entendue.
La vulnérabilité au plus haut point.
J’en suis là.
Faire taire mon monologue intérieur.
Accepter les mots doux des voix extérieures.
Ressentir de la gratitude. Une immense gratitude.
Et la puissance de l’humanité.
Avec Amour
Sofia
PS : cet article n’est pas une demande d’avis sur comment prendre soin de ma santé ou de mon bien-être. Je prends soin de moi, pas de souci là-dessus. Mais j’avais envie de parler de cette absence de réflexe “demande d’aide” que certain.e.s d’entre nous peuvent avoir. Donc merci de ne pas me donner de conseils non sollicités ! 😉
Une réponse
Les deux côtés de ta réflexion me touchent profondément. Merci de partager ça, surtouten ce qui a trait à ce monologue intérieur…je m’y reconnais!
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