Et si… on choisissait l’exigence plutôt que la tyrannie ?

Salut à toi !

Est-ce que tu es exigeant.e envers toi-même ? Est-ce un terme que tu utilises pour te décrire ? Au même titre que rigoureux.se ou perfectionniste… ?

Je m’interroge souvent sur l’utilisation de ces termes.
Parce que, pour certain.e.s, auto-exigence rime avec auto-tyrannie.
Or, il me semble indispensable de bien distinguer les deux.

L’auto-tyrannie, cette volonté d’être parfait.e, relève davantage d’un manque de confiance en soi que d’une rigueur porteuse.

L’auto-tyrannie, c’est laisser la place à cette petite voix qui critique sans cesse ce que tu fais, la façon dont tu le fais, et qui n’est jamais contente du résultat.

L’auto-tyrannie fait souffrir car elle te pousse à te comparer aux autres, ou à un idéal qui ne te correspond pas forcément. L’auto-tyrannie est, selon moi, une attente vers soi-même conditionnée par l’extérieur : la peur du jugement de l’autre qui fait qu’on se juge soi-même encore plus durement, l’impression qu’il faut faire les choses d’une certaine manière pour qu’elles soient valables, qu’il faut se conformer à un certain standard pour avoir de la valeur… et surtout, le sentiment de dévalorisation qui arrive inévitablement quand on n’atteint pas nos objectifs.

L’auto-tyrannie n’apporte pas de douceur, elle ne laisse pas la place à l’erreur, l’échec, la vulnérabilité, ni même l’authenticité.
Pire, elle peut paralyser, étouffer dans l’oeuf des idées, des projets, des élans créatifs. Tu vas attendre que les conditions idéales soient réunies, que tes compétences soient maîtrisées, ton projet, ta création parfaits… avant de te lancer, de te montrer, de t’exposer. Et c’est compréhensible… l’auto-tyrannie est souvent une manifestation de la peur qui nous habite.

Alors que l’auto-exigence, quand elle part d’une bonne connaissance de soi, t’aidera à te dépasser, à te fixer des objectifs motivants, des challenges stimulants… et atteignables.

Elle va te pousser à donner le meilleur de toi-même, selon ta propre personnalité, ta propre façon de fonctionner, avec réalisme.
Etre exigeant avec soi-même, et d’une façon juste pour soi, c’est la marque qu’on a confiance en ses propres capacités à relever des défis stimulants et à se dépasser, dans ce qui compte pour soi. 

Par exemple, je sais ce que je veux mettre en place pour La Bulle, à moyen terme, mais je ne peux pas tout implémenter maintenant, parce que ça serait trop d’un coup. Alors, j’améliore petit à petit le service, en ajoutant des ateliers, idées, au fur et à mesure, en expérimentant et réajustant des choses… et je suis ok avec le fait que tout ne soit pas parfait. Je donne mon maximum en fonction de mes capacités du moment.

Pour ma part, je suis exigeante envers moi-même, en ayant conscience de mon fonctionnement propre. Je ne suis pas exigeante pour tout, je préfère dédier mon énergie à ce qui est vraiment primordial, et lâcher du lest sur ce qui est secondaire. Ca oblige à faire un vrai tri, et à se demander où sont ses priorités.

Concrètement, ça ressemble à quoi ?

Dans mon cas, je ne suis pas exigeante sur le fait de créer de beaux visuels pour les réseaux sociaux, par exemple : ce n’est pas mon métier, ce n’est pas ce qui m’amuse le plus non plus. Du coup, je n’ai pas vraiment d’exigence là-dessus.
Par contre, je suis exigeante envers moi-même dans ma façon d’écrire : être authentique, essayer de ne pas être discriminante dans ce que je dis, … mon exigence se place sur l’écriture en conscience.
Si j’étais tyrannique envers moi-même, je m’obligerais à passer des heures sur Canva à réaliser des visuels “parfaits”, ou à faire des photos parfaites pour illustrer mes posts de réseaux sociaux, … ce qui ne m’éclate pas.

Dans le même esprit, je préfère mille fois réserver mon temps et mon énergie à l’animation des ateliers de La Bulle, où je vais donner le meilleur de moi-même, plutôt que d’en perdre à avoir un planning de publication bien léché, alors que ça ne me correspond pas. J’ai déjà essayé mais l’écriture et la publication au fil de l’eau me conviennent vraiment mieux.

Accepter de lâcher certains standards n’est pas facile : on se sent forcément fragilisé. “Que vont en penser les autres ?” “Comment je vais me sentir si j’arrête de faire ça comme ça ?”

Mais à terme, non seulement on y gagne en légèreté et en liberté, mais on y gagne surtout en clarté : finies les injonctions à la perfection dans les domaines qui nous sont secondaires (et ces domaines sont, évidemment, différents pour chacun.e de nous).
Depuis que je ne me mets plus la pression sur les visuels de mon compte Instagram par exemple, j’ai repris plaisir à y publier des posts. C’est aussi simple que ça.

Et toi ? Qu’est-ce que tu fais qui relève de l’auto-exigence ? Et qu’est-ce qui relève de l’auto-tyrannie ? Que pourrais-tu changer pour te libérer de cette dernière et mettre ton exigence là où ça compte vraiment pour toi ?

Avec Amour,
Sofia